Ce dimanche 18 septembre 2022, le Commissaire de la Police de Saint-Marc Mathias Jean David, a été en conférence de presse, et en a profité pour faire le point sur les journées du vendredi 16 et samedi 17 septembre 2022 et expliquer la passivité de la police. « Nous étions pris au dépourvu, explique le CP. Les pilleurs étaient répartis en plusieurs groupes. En plus, ces genres de scènes ne sont pas monnaie courante à Saint-Marc. »
En effet, le vendredi 17 septembre, diverses scènes de pillage ont été enregistrées à Saint-Marc. Une foule en colère a dévalisé l’ONA (puis mis le feu au bâtiment), The Spot Bar, Bèl Kay, l’APN, la Mairie de Saint-Marc et la DGI. Dans certaines vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on peut voir les pilleurs, constitués d’hommes, de femmes et même des enfants, emporter des panneaux solaires, des WC, des TV, des réfrigérateurs, des fours, des génératrices… La police était impuissante, incapable de réagir, et ne faisait que constater les dégâts. Le samedi, Therne Sound, où on y vendait des appareils électroniques et ménagers, a été pillé. Selon les rumeurs, le PDG aurait supplié les pilleurs d’épargner son entreprise. Le Commissaire raconte que ce n’était pas la seule boîte ciblée par la foule, mais les efforts des agents de la PNH ont rendu cette journée moins catastrophique que la veille. « Nous avons révisé nos stratégies dans le but de faire obstacle aux pilleurs et ne pas répéter les mêmes erreurs, a-t-il confié. Nos hommes ont évité le pire. »
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Si la PNH n’avait pas pu empêcher le pillage, c’est parce qu’elle y prenait part, disait la rumeur. Le Commissaire rejette ces accusations : « Certains objets, comme des réfrigérateurs, des panneaux solaires, des batteries, des fusils, quelques cartouches, des plaques d’immatriculation, des cartes d’identité, ont été récupérés par la PNH. Puis ils ont été déposés au bureau d’investigation. » Puis les journalistes ont pu confirmer d’eux-mêmes cette information. Le Commissaire a tenu à rassurer que la PNH fera tout pour éviter que de telles scènes se reproduisent. D’autant plus que les manifestations sont loin d’être terminées, puisque la misère, la cherté de la vie, l’insécurité, la hausse du prix des produits pétroliers, le départ du PM de facto Ariel Henri, qui constituent l’ensemble des revendications portées par le peuple, sont toujours de mise.
Bilan du vendredi 16 et du samedi 17 septembre : un mort, 9 blessés par balles, dont trois policiers, et 23 arrestations.
King Berdji Estiverne
Scène de pillage à Saint-Marc : la police s’explique